Dans son écrit Bien au-delà de la peinture‚ Max Ernest décrit son tableau Le jardin de France (1962)
comme « la rencontre fortuite entre deux réalités distinctes sur un plan non convenable »‚ la coexistence entre deux parties traditionnellement distinctes dans la peinture‚ la figure et le fond.
L’exposition « Reflets‚ coïncidence » reprend le fil de cette histoire de coexistences par la rencontre de deux artistes‚ Muriel Leray et Anna Tomaszewski‚ au sein d’une exposition commune.
Il est encore ici question de figure et de fond dans un système de représentation qui n’est pas celui de la peinture‚ mais qu’à cette dernière peut renvoyer‚ lorsque pour un instant les œuvres des deux artistes coïncident‚ dans un jeu de perceptions liées à l’espace et au mouvement‚ jouant sur le statut des vides‚ zones de transitions hybrides.
Muriel Leray ouvre l’architecture du lieu créant les cadres d’une représentation hors champ dont les
paroles nous donnent des indices. Anna Tomaszewski projette des figures ambiguës et fragmentaires qui découpent l’espace et composent avec le vide‚ trompent l’oeil et se jouent de lui.
Par moments‚ nous pouvons saisir la rencontre fortuite‚ les reflets d’une coïncidence‚ entre les œuvres des deux artistes‚ dans le silence que Anna Tomaszewski et Muriel Leray s’opèrent à construire‚ afin de rendre perceptible leur langage.